Cahier bleu postez ici!

La nuit venait de se lever sur le cimetière. Les dernières lueurs crépusculaires disparaissaient derrière l’horizon, le marbre reprit sa teinte glacée. Appuyée sur sa pelle, elle profitait des derniers rayons pour se réchauffer. Les nuits étaient froides ces temps-ci, bien que l’on fut proche de l’été. Et même les fossoyeurs n’aimaient pas attraper la mort, bien qu’ils fussent au bon endroit.
Dante reboutonna son manteau jusqu’au cou, souffla dans ses mains gantées de noirs, attrapa sa pelle et se dirigea vers un petit chalet en plein milieu du cimetière.
Déjà, l’éclairage automatique luisait doucement dans l’obscurité naissante. Elle s’arrêta à côté d’une pierre tombale sur laquelle se trouvait un chaton noir aux grands yeux verts.
-Le repas sera servit à 20 heures.
Le chat miaula, s’étira et lui sauta sur l’épaule pour venir s’installer sur le haut de son crâne. Il faut dire que ce chat était tellement petit qu’il aurait pu être faxé voir même photonisé, cela ne gênait donc en aucun cas Dante, qui après un soupir, reprit sa route, la pelle sur l’épaule.
Son chalet était fait d’un alliage de Bois et de magnétite, conférant une résistance de la bâtisse à n’importe qu’elle épreuve. Un aimant gigantesque se trouvait au centre du chalet permettant de solidariser chaque composant du chalet. Il permettait aussi l’utilisation d’un bouclier généralement utilisé contre les attaques de vandalisme, la guerre ne visant que très rarement les cimetières notamment ceux situé en dehors des villes. Cela dit, le chalet gardait un aspect de chalet vu de l’extérieur mis à part que par endroit le bois étincelait.
Dante monta les marches de sa terrasse et composa le code d’ouverture de la porte d’entrée. BIIIIP. La porte se déverrouilla, elle tourna la poignée et entra chez elle.
C’était en chalet, tout ce qu’il y’a de plus classique : une salle à manger, une cuisine, 2 chambre , une salle de bain et bien entendu un sous-sol dont l’accès ne se faisait qu’a partir d’une trappe cachée sous un coffre.
Le chat sauta à terre, et pris place dans un fauteuil près d’une fenêtre donnant sur la terrasse. Dante enleva ses bottes et posa sa pelle dans le placard spécialement aménagé pour.
Elle regarda par la fenêtre, une navette Trans-Universal-Sonique (dit TUS) survola son chalet dans un léger bourdonnement vu son altitude et sa vitesse.
Les joies de la technologie. Aller toujours plus vite, toujours plus haut, toujours plus loin. Dante n’avait rien contre la technologie. Mais son village abritait une école de magie, petite certes, mais il y’en avait une. Et les mages ne cautionnaient pas les développements technologiques des autres pays. La magie n’avait pas besoin de machine pour survivre, elle se suffisait à elle-même.
Cependant, elle avait tout de même investit dans quelques machine, notamment pour la communication ou le divertissement comme l’écran à Onde. L’histoire du champ de force autour de la maison tenait plus de l’exploitation des propriété du matériaux utilisé que de la technologie ou de la magie même si ce matériau en question avait été légèrement modifié. Du coup, il n’était pas rare de croiser ce genre de protection.
Dante creusait néanmoins ses trous à la pelle et ce pour deux raisons. La première, majoritairement elle enterrait des mages, vu que son village en était majoritairement peuplé, et que si elle voulait être payé il fallait que le trou soit fait à la main. La deuxième était que dans un cimetière on s’ennuie à mourir, même si de temps en temps un événement paranormal se produisait.
Dante se détacha les cheveux, une longue cascade noire lui descendit le dos, et contrastait énormément avec son teint pâle. Lorsque qu’on passe la vie dans un trous il ne faut pas s’attendre à avoir un bronzage de nymphette. Deux Yeux marron rouge venait colorer sa petite silhouette bicolore .Un fossoyeur ne s’habille qu’en noir, forcement ça tache moins.
Elle posa son manteau sur une chaise et se dirigea vers la cuisine.
-O joie de la minuterie !!
Un poulet grillé juste comme il fallait l’attendait dans le four avec sa valse de pomme de terre et de haricot. Elle le sortit du four et le découpa. L’odeur qui s’en dégageait avait un effet bruyant sur son estomac.
-Terton ! On mange !

Le chat prénommé Terton accouru dans la cuisine, manquant par la même occasion de faire un croche-patte à sa maîtresse qui se rattrapa sur le rebord de la table.
-La prochaine fois je te marche dessus !
Dante déposa un morceau de poulet et quelques légumes dans un bol et le posa devant Terton.
Elle partit s’installer, près de l’écran d’Onde pour écouter les nouvelles du jour qui comme toujours allait s’avérait catastrophique vu que plusieurs cités ce faisaient la guerre entre elles pour la domination des régions. Dante sortit alors de sa cachette une petite bouteille au contenu étrangement colorée.
-Un petit remontant pour oublier les malheurs du monde !

Le sentier est dégagé. c’est bien la première fois d’ailleurs. La guerre ça a du bon en fait, pas de vieilles charrettes percutées par les glisseurs, pas de touristes non plus…Lyrus a toute la voie pour lui.
Tout a ses pensées, il fut surpris par une violente explosion dont le souffle lui blessa les oreilles
-Hé merde ça va siffler pendant des heures!
Or de son champ de vision, elle était cependant toute proche, juste derrière ce bosquet dans le virage de la route.
Une navette TUS passa en rase-motte au dessus de lui, elle venait de la même direction que l’explosion.
-depuis quand les TUS balancent des bombes ?
Par précaution, Lyrus pris son arc en main et encocha une flèche de foudre, l’enchantement provoquait une décharge fatal pour tout ce qui possède un circuit électrique et très douloureux pour les organiques.
L’air est encore chaud, ça sent les grillades : ils y a eu des morts. A part le crépitement d’un début d’incendie, il n’y a pas un bruit, pas un gémissement.
-Bon j’y vais.
Lyrus entra dans le bosquet, pas de visibilité, la bombe a couché les premiers arbres et leur feuillage cache le site.
Avec toute le silence possible, il écarta les branches.
La bombe avait touché un glisseur et ses passager. L’impact est a une dizaine de mètre du véhicule complètement tordu et calciné, des corps atrocement brûlés et parfois disloqué sont dispersé un peu partout.
-Alors, 1, 2, 4, ..7 corps. Non 6, celui là et aussi là-bas. Tiens ?
une des victimes, probablement une femme, possédait un collier en or, un gros même. Il devait être beau mais il a fondu et c’est incrusté dans la poitrine du cadavre. Ce qu’il reste de ses vêtements indique un rang social modeste mais le collier appartient a quelqu’un de très riche.
-Sa sent la merde cette histoire, une femme aussi riche ne se déplace en glisseur que pour traversé son salon et encore surtout pas habillé comme ça ! vu la taille des cinq autres morceaux de charbon tes copains étaient au format gorille, une escorte pareille c’est pas pour aller aux champignons…
Lyrus sorti sa dague et dégagea le bijoux.
-Si on te le demande tu diras que tu sais pas où il est.
Un examen succinct des autres corps ne lui apporta rien d’autre que la confirmation de ses premières conjectures : 5 garde du corps lourdement et discrètement armé.
-Rien a récupéré, les munitions ont explosée dans les chargeurs. Par contre, je peut peu être tirer quelque chose du glisseur.
Le glisseur était détruis : la plate-forme plié et le tableau de bord n’existait plus. Comme il était sur le flanc, Lyrus ouvrit la trappe du module anti-grav et l’en extrait.
-Il a l’air en bon état.
Après une demi heure de bricolage, une écharde de flèche de foudre raccordant les câbles d’alimentation permit au module de fonctionner.
-Ha !! je terminerai pas a pied !
Lyrus pris un bâton et s’assit sur le module. Il planta le bâton dans le sol et poussa comme un gondolier.
Le drame ne l’avait pas gêné, et un collier de cette taille mérite largement un bourdonnement au fond des oreilles. Cependant, le bombardement par une navette TUS et la nature des victime était troublante. Il aura sûrement des renseignements au prochain village.
Il y aura sûrement des ennuis pour ceux qui poseront trop de questions….

La lueur rouge et or des flammes autour des mains d'Azazelle éclairaient amplement la caverne aux yeux de Trinitaë dont l'esprit et le corps étaient parfaitement fondus avec ceux du démon. La dernière explosion en date avaient éveillé la méfiance du magicien pour la simple raison que, malgré toutes celles dont il était l'auteur, celle-là n'aurait pas du avoir lieu. Les choses se gâtent à la surface pensa l'un des deux esprits sans qu'il fut possible à l'un ou à l'autre de savoir lequel l'avait formulé. Sortons d'ici. L'entrainement est terminé à présent et il est temps d'aller au grand jour et d'explorer les possibilités infinies dont notre alliance est capable.

La carrure massive mais élancée du démon pivota sur elle même avant de bondir vers l'entrée de l'excavation, enfonçant du même coup le sceau de sang tracé au sol qui l'avait tenu enfermé là des millénaires durant, n'attendant que la venue d'un magicien assez fou pour s'allier à lui ... ou plutôt à elle ...

La nuit tombait à nouveau sur le cimetière. Dante finissait de réparer une tombe. En effet, la nuit dernière avait été l'instant d'étranges phénomènes. Même s'il n'était pas rare de voir certains mort prit de somnambulisme et tentant de quitter leur tombeau, l'événement que contemplait Dante était différent. La dalle du tombeau avait été défoncée mais de l'extérieur....
-Pour une fois que c'est pas un mort qui essai de sortir c'est un vivant qui essai d'entrer...Pfff ils savent jamais ce qu'ils veulent!
Elle replaça la dalle et finit de colmater les brèches avec un mélange de sable, d'eau et de cèdre enchanté, aux propriétés magiques renforçantes. Certains palais magiques l'utilisaient encore pour fortifier les murs.
Terton, en bon chat, somnolait sur une tombe près de l’entrée du cimetière. Il dressa une oreille lorsqu’il entendit un jeune apprenti en robe blanche au liserait bleu arriver. Il se redressa sur sa stèle, le jeune apprenti passa à côté de lui sans le voir. Cependant Terton l’avait vu , et si il l’avait vu alors Dante l’avait vu aussi, car tel était le lien qui les unissait.
Terton était un cadeau de Gaianne, la mère de Dante. Il y’a 7 ans environs, elle et son père, Lazare, avaient quitter les lieux laissant leur à leur fille et son chat la gestion du cimetière
Ce fut donc sans surprise que Dante vit débarquer le jeunot. Elle ne l’avait jamais vu auparavant . Il s’inclina.
-Bonjour, je suis Isaak, apprenti de l’Ordre Lune.
-Dante, Fossoyeur.
Elle lui avait répondu d’une voix froide et monocorde tout en enlevant le surplus de ciment avec un chiffon. Les Fossoyeurs n’étaient pas réputés pour leur sympathie avec les mortels.
Un silence suivit. Le jeune homme reprit.
-C’est mon Maître qui m’envoi.
- C’est trop fatiguant de venir jusqu’ici ?
- Non c’est juste que c’est un homme occupé et….
- Moi aussi , viens en aux fait.
Le jeune inspirant profondément. Dante ne l’avait même pas regardé une seule fois.
- Mon Maître, Yan Sekyss, désirerait connaître le lieu ou vous entreposez les reliques des morts et y avoir accès.
Il avait dit cela d’une traite, craignant de recevoir les foudres divines.
Dante releva la tête et le fixa à travers ses lunettes noires.
- Qu’est ce qui peut lui faire croire que je suis en possession de telles reliques.
- Ben euh…Vous êtes fossoyeur…et euh…..vous vous occupez des morts.
- As-tu la moindre idée de ce que signifie être fossoyeur ?
- …La gestion du cimetière ?
- Entre autre. Mais avant tout c’est faire des cercueils, préparer le cadavre et creuser des trous. Ce que les gens mettent dans le cercueil avec les morts ne me regarde pas.
- Vous ne conservez pas les reliques ?
- Je ne suis pas mage, et je gagne suffisamment bien ma vie.
Silence.
- Tu dira à ton Maître qu’il n’y a pas de relique ici, et que si il n’est pas foutu de savoir ou ses collègues cachent leur gnôles il devrait sortir de son temple de temps en temps….Maintenant Laisse-moi, j’ai du travail.
Dante reprit son chiffon et frotta légèrement la stèle. Le jeune homme, bouche bée, s’inclina et retourna précipitamment a l’école de magie de Ys. Elle le suivit du regard et après s’être assurée de son départ, regagna son chalet.
A peine eut-elle le temps de s’asseoir sur son fauteuil que Terton l’avertit d’une nouvelle visite. Elle avait envie de le mettre à la porte mais il s’agissait d’un vieux Haut-mage. Elle se décida donc à ouvrir la porte et ce avant même que ce dernier n’ait eut le temps de sonner.
-Euh…Bonsoir…désolé de vous déranger à une heure si tardive….
-Qui êtes vous ?
-Je suis Maitre Aster.
-Je m’attendait à ce que ce soit Maitre Sekyss
Le vieil homme leva un sourcil.
-Son apprenti est venu tout à l’heure.
Son visage s’assombrit. Il poursuivit néanmoins.
- Je viens vous voir au sujet des reliques.
- Même réponse que pour votre collègue. Les fossoyeurs font des cercueils, creusent des trous et préparent les cadavres. Ce n’est pas moi qui choisit la tenu du macabé ni même ce qui va l’accompagner, j’évite juste qu’il empeste la région et qu’il tombe en morceau.
- Je crains de ne pas vous demander la même chose. Voyez-vous j’ai connu votre père.
- Qui ne la pas connu.
Le vieil homme ignora l’interruption et poursuivit.
-je sais ce qu’il vous à légué et je vous en conjure, reliques ou pas reliques, ne les laissaient jamais tomber entre d’autres mains que les votre.
Dante redressa ses lunettes et soupira
-C’est tout ?
-euh …oui…….euh…..je vais vous laissez je pense..
-Vous pensez bien.
Le vieil homme esquissa un sourire triste, baissa les yeux et s’en alla. Dante verrouilla la porte.
-Mauvais…..très mauvais……..
Dante repartit s’installer sur son fauteuil et ferma les yeux. Vers le milieu de la nuit, elle fut réveillée par Terton qui grattait frénétiquement la porte. Chose étrange, vu qu’il avait une chatière pour entrer .
Dante ouvrit la porte en maugréant.
-Qu’est ce qui se passe encore ici !
Elle fixa Terton toujours en train de s’agitait. Curieusement, elle trouva que pour une nuit sombre, celle-ci était plutôt clair. Lentement Dante leva les yeux.
La Colline brûlait.